Mais combien y a t-il de bites dans la bouche à Brigitte ? __________________________________ A la fois dur, A la fois mou, C'est bien lui, c'est Durmou !! C'était pas prévisible là a ok ma mÚre s'appelle comme sa Condoléances __________________________________ A la fois dur, A la fois mou, C'est bien lui, c'est Durmou !! Jerry ______________________________________________ Okay, Que dirais tu d'un Monopoly ? Et y'a combien de verges sur le front de Serge ? Victime de harcÚlement en ligne comment réagir ?
Limplantation bien rĂ©guliĂšre type "palmier" de mini-touffes de cheveux est vite repĂ©rable. Il existe sur le marchĂ© moult produits miracles anti-chute, vantĂ©s dans les magazines par des publicitĂ©s plus ou moins trompeuses. Faute de fondements scientifiques, les rĂ©sultats ne sont pas probants. Heureusement, l'Ă©tat des connaissancesLe Matador 1Mon daron, il mâdisait Tu seras un tueur, mon fils. »JâĂ©tais mĂŽme et jâavais du mal Ă entraver. Jâme disais Ouais, tueur, câest un boulot comme un autre, faut sâhabituer Ă la bidoche⊠» Ăa avait lâair moins naze que cantonnier ou vendeur de frites Ă McDo. Et un jour, lâa arrĂȘtĂ© de mâdire ça, mon daron. Sâest mis Ă rien mâdire du tout. Jamais. Vu quâil sâĂ©tait envolĂ©. Ce jour-lĂ , la mother, dans son joli tablier de cuisine Ă fleurs, elle avait fait un dĂźner dâanniversaire. Jâavais 12 ans. CâĂ©tait le 17 mai. Ăa sentait bon la viande et les lĂ©gumes. Elle sortait du coiffeur et elle avait les cheveux bĂ©tonnĂ©s Ă la laque, on aurait dit Mireille Mathieu. Elle a mis les belles assiettes quâelle avait gagnĂ©es avec les tickets Total alors que ma sĆur et moi on regardait Questions Ă un Trouduc Ă la tĂ©loche.  â ... Sofie, Fabien, vous ĂȘtes concentrĂ©s ?La mother, elle adorait lâanimateur. Elle le trouvait drĂŽlement sexy » comme mec. Elle regardait dâun Ćil en touillant son bĆuf dans la gamelle. Le Fabien, il avait des cheveux vachement longs, chacun ses goĂ»ts, et la Sofie, visiblement, elle avait un guignol dans lâtiroir.â Le chrono est dĂ©marrĂ© ! Je suis fait avec le morceau de la jambe du cochon situĂ© au-dessous du genouâŠâ Jambon ! a gueulĂ© la mother en lĂąchant sa cuillĂšre dans la sauce.â Jambonneau ?â Bon rĂ©flexe de Fabien !Elle avait confondu lâdessus et lâdessous. Chez une Coquart, ça la foutait mal. â On continue. Je suis un met constituĂ© de morceaux de viande bĆuf, veau, mouton et de lĂ©gumes cuits ensemble dans une sauceâŠâ RagoĂ»t ?â Bon rĂ©flexe de Fabien !â Ben mon vieux, câest câque jâsuis en train dâfaire ! quâelle a fait, ma le mec, il sây connaissait en bouffe ! Il Ă©tait bon, il sâbarrerait avec des biffetons Ă ras bord des fouilles ! La Sofie, elle avait lâair mal fichue. CâĂ©tait sĂ»rement Ă cause de la marmaille quâelle avait dans lâbide et quâelle allait larguer dâune minute Ă lâautre.â Attention Sofie. On continue. Je suis gras ou maigre. Je suis une graisse ferme formant une couche dense dans le tissu sous-cutanĂ© du cochonâŠâ Saindoux ! quâelle a gueulĂ© la mother en essayant de ravoir sa cuillĂšre avec la louche. Ah, merde, jâme brĂ»le !â Lard ?â Excellent rĂ©flexe de Fabien ! Alors Sofie ?â Oui je⊠je lâavais sur le bout de la langueâŠâ Vous aimez la cuisine Sofie ?â Oui⊠Jâai surtout une faiblesse, comme on dit, câest les dessertsâŠâ Ah, moi aussi ! Vous mâinviterez ? quâil a demandĂ© lâbeau gosse en cravate en lui faisant un clin dâĆil.â Quâil est coquin ! Je lâadore cet animateur, quâelle a dit ma mĂšre Ă genoux sous son huit heures, on a commencĂ© Ă avoir les crocs. La mother se demandait ce quâil foutait, le Coquart. Dâhabitude il rentrait Ă lâheure de la bouffe et lĂ , on lâguettait, ça faisait trois quarts dâheure. Et comme câĂ©tait mon anniversaire, ça la faisait bouillir Ă mort. Elle a mis sur feu doux et elle est venue avec nous dans la banquette regarder les infos. Ă la mĂ©tĂ©o, elle sâest levĂ©e dâun bond. Elle a Ă©tĂ© voir Ă la fenĂȘtre en cognant des claquettes. Je sentais bien quâsa bonne humeur allait caner vite fait. Et ma mĂšre en rogne, câĂ©tait quekâchose. Tâavais intĂ©rĂȘt Ă ĂȘtre sur un autre chemin quâelle, ça valsait. Les baffes dans la gueule et les godasses dans lâcul. Mon daron, lui, câĂ©tait un mollasse comme mec. Sâlaissait faire. Sa bonne femme qui commandait. Donnait aussi des torgnoles mais dans lâdos, Ă la vicelarde. De ma daronne, câest ma frangine qui sâen recevait un max. Et des gratinĂ©es. Elle faisait moins dâconneries quâmoi, elle disait jamais rien mais ça lui tombait quand mĂȘme sur le coin du nez, sans raison. TâĂȘtâ quâelle Ă©tait mal aimĂ©e, jâen sais tout cas, ça commençait Ă faire longuet et la mĂšre Coquart, elle martelait le lino avec ses claquettes Ă toute allure en disant Merde quâest-ce quây fout ce soir que ça va ĂȘtre cramĂ© mon ragoĂ»t ! » Et le ragoĂ»t, il a cuit, et recuit, et mijotĂ©, et refroidi et sâest gĂ©lifiĂ© dans son jus vu quâle daron, on lâa attendu jusquâĂ minuit sans jamais le voir rentrer. Trisca et moi, on avait nos mains sur les genoux, sans toucher Ă la tĂ©lĂ©commande. Trouille que la mother, elle sâarrĂȘte de tourner en rond, comme un clĂ©bard quâessaie de mordre sa queue, et quâelle nous dĂ©boĂźte la mĂąchoire. Elle Ă©tait barge, faut dire. La colĂšre, lâinquiĂ©tude, la jalousie, tout câqui lui traversait la tĂȘte, des drames, des beuveries, des coucheries. Elle a insultĂ© son mari dans toute la baraque, truc de malade. Ă une heure du matâ, elle nous a virĂ©s du salon, direct au berceau. Jâavais trois frites qui mâsautaient dans lâbide et ma frangine, un beignet dans les gencives. De ma chambre, jâai Ă©coutĂ© la mĂšre Coquart causer avec les flics au bigo. SĂ»rement, ça devait ĂȘtre Bourdachon, çui quâelle connaissait bien vu quâun jour, jâles avais vus en train de sârouler des galoches dans une bagnole en face dâAttac. La vieille, malgrĂ© quâelle Ă©tait bas du cul et forte en cuisses, elle allumait sec, de tout, mĂȘme des flics. Mon daron, il y voyait que dalle. Ă cause de son boulot. Ou tâĂȘtâ quâil sâen foutait ou quâau lit, il Ă©tait franchement Ă des annĂ©es lumiĂšres de Georges Clounet. Elle a racontĂ© sa soirĂ©e Ă Bourdachon qui devait lui baragouiner des dĂ©gueulasseries vu que toutes les dix secondes, elle y disait dâarrĂȘter ses conneries-gros-cochon. Il lui a dit quâil Ă©tait de garde et quâil Ă©tait coincĂ© mais que si elle ramenait sa fraise il lui boufferait bien la moule sur le bureau cause que son bonhomme quâil soille lĂ ou non câĂ©tait quâune mal-baisĂ©e et que lui Bourdachon câĂ©tait un mĂąle un vrai il avait les couilles saturĂ©es et que dâailleurs il Ă©tait en train de sâles vider dans la Jennifer, la tite stagiaire. Enfin jâimagine quâil a dit ça vu que Bourdachon, il mettait sa bite dans tout câquâil trouvait. Alors elle lui a raccrochĂ© au nez en disant encore gros cochon et elle a fumĂ© des tiges toute la nuit devant la tĂ©loche Ă mater des documentaires sur les chasseurs dâanguilles et des rediffusions de Navarro. Le lendemain matin, jâai trouvĂ© ma mĂšre devant les Ă©missions oĂč quâon gagne des cafetiĂšres. Elle avait la goutte au nez et lâair de celle quâa sucĂ© autâchose que dâla glace. Navarro, ça attaque. Jâai fait le dĂšjâ, jâai emmenĂ© Trisca Ă lâĂ©cole et jâai Ă©tĂ© au collĂšge, enfin Ă cĂŽtĂ© du collĂšge. Les recherches ont commencĂ©. Mon daron, câĂ©tait Francis Coquart. Et quand il disait son nom Ă un Ă©tranger, il indiquait bien Coquart, » Il voulait quâon sache que bosser Ă lâabattoir, câĂ©tait un truc convenable. Il disait Câest aussi de lâArt, dans un sens. » CâĂ©tait lâboss de lâabattoir de la ville qui fournissait les trois grandes surfaces de la zone industrielle. Lâen Ă©tait fier. Il avait commencĂ© comme videur-fendeur et il Ă©tait montĂ© dans les Ă©chelons. Dans sa tĂȘte, un tueur, câĂ©tait un mec au-dessus du lot. CâĂ©tait noble comme boulot. Sâil en voyait un en train dâjouir Ă tuer une vache, il lui Ă©clatait la gueule. Enfin, câest câquâil disait. Fallait estimer la bĂȘte. Il racontait jamais câquâil faisait au boulot. Il mâdisait juste, avec son air sĂ©rieux Tu seras tueur mon fils. Ăa câest un job. »Le canard local a annoncĂ© la mystĂ©rieuse fugue de Francis Coquard, directeur de lâabattoir communal⊠noyant sa femme Sandrine et ses enfants, Trisca 8 ans et JĂ©rĂ©my 12 ans dans une angoisse terrible⊠LâenquĂȘte que mĂšne le lieutenant Bourdachon de la gendarmerie de Saint-Amand ne favorise aucune voie ; suicide, enlĂšvement ? Le silence de cet homme honnĂȘte et sans histoire reste Ă lâheure actuelle Ă©nigmatique⊠Les salariĂ©s de lâabattoir continuent nĂ©anmoins le travail. On se dĂ©brouille, on connaĂźt le boulot » affirme Ben, lâun dâeux, la voix tremblante dâĂ©motion⊠Lâabattoir a Ă©tĂ© fouillĂ© de fond en comble⊠Nous vous donnerons des nouvelles de Francis Coquard dans nos futures Ă©ditions⊠» Et en lisant ça, jâme souviens que jâai souhaitĂ© quâce Coquard-lĂ , ça soille quelquâun dâautre que mon daron. Suite Ă deux nuits blanches, ma daronne, elle Ă©tait sur les rotules. Jâlâavais jamais vue comme ça. Elle avait Ă©changĂ© sa casquette de chef du foyer avec celle de lâangoissĂ©e tendance Alzheimer. Quoi faire, quoi dire, qui alerter, oĂč chercher et comment arrĂȘter ces tremblements Ă la con ? Jâai dit au toubib de la famille quâil fallait radiner vite, çui quâon connaissait et quâla mother elle connaissait encore mieux quânous vu quâdes fois, sans avoir lâair malade, elle avait des rencards avec lui. Faut devancer la maladie » quâelle disait. Elle avait une tite douleur ici ou lĂ et il fallait quâelle aille se faire ausculter. Donc le docteur Gilardin auscultait la mother bien Ă fond rĂ©guliĂšrement. Quand elle revenait, elle mâdonnait toujours un cadeau, jamais Ă ma frangine, un sac de bombecs ou un magazine de foot, et elle mâdisait de garder lâsecret, que le daron devait ĂȘtre au courant de rien, vu que les bombecs, câest mauvais dâen bouffer des tonnes, ça nique les chicots. Donc moi, jâaimais bien le docteur Gilardin. GrĂące Ă lui, jâavais des caries gratos. Il lui a filĂ© des mĂ©docs et la mĂšre Coquart, ça lui a fait un drĂŽle dâeffet. Elle est devenue toute beige et toute verte avec les yeux rouges comme un rat albinos et elle sâest mise Ă chialer. JâĂ©tais mal Ă lâaise de voir ma mother dans cet Ă©tat. Jamais dâla vie, jâlâavais vue comme ça, jâme demandais câquâelle avait. Jây ai demandĂ© si elle voulait que jâdise au docteur Gilardin de venir mais elle mâa dit Non, ce soir, jâveux quâon mâlaisse tranquille » et elle a continuĂ© Ă chialer. Elle qui mâdisait souvent que câest nul de sâlaisser aller, que câest un truc de gamine. Regarde celle-lĂ quâa toujours les larmes aux yeux comme une godiche ! » quâelle rĂąlait en montrant ma frangine du doigt. Elle nous a donnĂ© lâoccasion de nous lĂącher et on a chialĂ© tous ensemble dans la banquette devant un Maigret avec Bruno Cremer, le somnifĂšre de châ bahut, je suis devenu JĂ©rĂ©my Coquart. Câest con Ă dire mais avant lâaffaire Coquart, jâĂ©tais rien, un chiard au milieu des autres qui venaient sâfaire chier Ă avaler des conneries toute la journĂ©e. Les matons mâcaressaient les cheveux avec leur air de faux-cul. JâĂ©tais le fils du suicidĂ©, du fugueur ou du cadavre invisible. Dans la cour, câĂ©tait assez dur au dĂ©but. Certains mĂŽmes me regardaient de travers. Dâautres ont essayĂ© de continuer leurs vannes dĂ©biles genre Coquart, tĂȘte de coq et face de lard ». Jâai fendu quelques gueules et jâai Ă©tĂ© tranquille. Au bout de trois semaines, rien Ă foutre quâils en avaient, les journalistes, de lâaffaire Coquart ». Y avait rien de nouveau dans lâenquĂȘte. Est-ce quâil Ă©tait vivant ou mort ? Ces mecs-lĂ , il leur faut de quoi Ă©crire, ils inventent rien, leur faut du sang, du cul ou des records du monde. Donc cette affaire, question rentabilitĂ©, câĂ©tait naze. La mother, elle en Ă©tait malade, elle bouffait que des mĂ©docs. TâĂȘtâ quâelle lâaimait, son Coquart, finalement. Ou alors câĂ©tait la honte dâĂȘtre cocue, veuve ou abandonnĂ©e, ou jâen sais rien. Elle mangeait toujours rien, elle dormait une heure toutes les trois nuits, elle faisait que fumer des Gauloises et siffler du rouge. Ăa faisait glisser les gĂ©lules. Ăa craignait fort quoi. Elle maigrissait Ă vue dâĆil. Les flics ont arrĂȘtĂ© de chercher au bout de quelques mois. Ăa a rien changĂ© Ă leur boulot de connards. Les flics ruraux, ils font surtout la circulation, les alcootests et la sĂ©cu aux fĂȘtes foraines. Ils traquent le manouche histoire de mettre la main sur trois canards et un autoradio. Feraient mieux de traquer lâministre. Enfin bref. En fait, Ă la cambrousse, si les flics sâen allaient, jâen connais, ça les ferait chier dâconduire bourrĂ©s. Avec les flics, ils ont la trique de sâfaire serrer, ça les excite, ils sâfont des nouveaux itinĂ©raires. Un soir du mois dâavril, au bout dâun an en gros, Bourdachon, il a alertĂ© la mother. Un garde-forestier avait trouvĂ© un cadavre dans le bois de Meillant. Bien sĂ»r, la ressemblance avec Coquart, bof. Il ressemblait Ă rien, le macchabĂ©e. Il avait fait quatre saisons sous des feuilles et des branches, restait que les godasses et les os. Au cas oĂč, valait mieux faire une analyse. Les flics avaient toujours le cheveu que ma vieille avait trouvĂ© sous le lavabo. Ils y avaient demandĂ© un truc, un sourcil, une rognure dâongle Ă donner au labo. Elle avait fourni un cheveu quâils avaient glissĂ© dans un sachet en attendant quâça serve. MalgrĂ© lâĂ©tat du cadavre que jâai jamais vu mais que jâimagine quelle tronche moisie il avait, les toubibs du laboratoire mĂ©dico-lĂ©gal de Bourges, ils ont rĂ©ussi Ă faire des analyses dâADN, comme on dit. 48 heures chrono. On a eu les rĂ©sultats. Merde. Nada. La mother, elle sâest mis une biture comme rarement. Des annĂ©es, jâai vu sa tĂȘte sur des affiches dans les bureaux de lâadministration et les salles dâattente des dentistes oĂč jâallais souvent vu quâma vieille, au bout de quelques mois Ă Ă©couter les ragots comme quoi le father, il sâĂ©tait barrĂ© avec une gonzesse mieux foutue quâelle, elle a recommencĂ© Ă mâramener des bombecs. Sauf que le secret Ă garder, macache. Les caries, maintenant, il en avait rien Ă cirer de lĂ oĂč quâil je suis devenu autre chose que tueur. Tâaçon, le boulot, faut sâlever dâbonne heure et moi, jâaime mieux rester au lit. Je bosse au black avec un mec, cool, on fait des chantiers. Quand jâen ai marre, jâarrĂȘte. Carreler des salles de bains, ça fait chier dans lâensemble. Faut faire ça sans abuser quoi. Moi et lâtravail, ça fait deux. Jâle dis franchement, jâmâen fous, câest tout. En foutant rien, je gagne la mĂȘme chose quâen allant mâemmerder toute la semaine. Et çui qui me dira câque jâai Ă faire, il sera nĂ© dans un siĂšcle. Ma frangine, elle a rĂ©ussi, vu ses antĂ©cĂ©dents. Elle est secrĂ©taire Ă la mairie. Si ça lâamuse dâavoir le cul Ă©crasĂ© sur une chaise Ă recevoir des connards qui veulent un acte de naissance, câest son choix. Elle habite toujours chez sa vieille. Sont toujours collĂ©es, ces est fermĂ©. La bidoche maintenant, elle arrive de lâEst, toute tranchĂ©e, toute noire, y a quâĂ la voulait rester lĂ , la vache. Elle meuglait dans sa logette. La faire sortir sur le quai de dĂ©chargement, câĂ©tait la croix et la banniĂšre. Y a des bĂȘtes qui sont moins insensibles que dâautres. Jâles connais, les vaches. Elles sentent bien quây a quelque chose dâanormal dans leur tĂȘte de vache. Ăa sâvoit Ă leurs yeux. Mais bon, faut sâmagner, si tu tâattendris, câest mort. Jâai dit Ă Jiji de sâgarer et jâlâai fait avancer grĂące Ă lâaiguillon Ă©lectrique. Elle a donnĂ© du sabot dans les barreaux en meuglant et elle est sortie sur le quai jusquâau couloir de contention. Lâa fallu lâaiguillonner encore. Quâelle rentre dans la cage sans faire dâhistoire. Jiji lâa coincĂ©e en fermant la lourde derriĂšre elle et Gus a actionnĂ© le coinceur hydraulique, quâelle se colle Ă lâavant, quâelle mette la tĂȘte dans la mentonniĂšre. Ăa lui a relevĂ© lâmuseau. Elle sâest mise Ă trembler sur ses cannes. Elle savait ce quâon voulait dâelle. Elle reniflait lâodeur de la mort. Gus aussi, il tremblait, ça faisait une semaine quâil Ă©tait embauchĂ©, il tremblait Ă chaque fois. Je lui ai dit de sâcalmer, quâelle sentirait rien, que ça allait vite. La vache, elle meuglait Ă fond. Gus a Ă©tĂ© au lavabo, il a saisi sa 8,6 et il en a bu une grande goulĂ©e alors que jâmontais sur la galerie au-dessus des cornes.â Gus, faut quâtu râgardes sinon tu tâhabitueras avait confiance en moi, Gus. On avait lâmĂȘme Ăąge, bientĂŽt la moitiĂ© de la vie. LâĂ©tait maigrichon, un chouia timide, un Ćil qui sâbarrait vers la sortie. Le jour oĂč il est arrivĂ©, jây ai tout dit comment quâon fait, les secteurs et les outils. Le soir, il mâa demandĂ© si jâvoulais bien quâon soille amis. Jâai dit Ouais, bien sĂ»r » et on sâest mis une cuite dans les vestiaires histoire quâil sâdĂ©tende, lui faire montrer quây avait une bonne ambiance, sauf que lâtaulier il boit jamais avec nous mais on sâen fout, câest quâun taulier et sâil essaie de nous interdire de boire, lâabattoir, il ferme. MĂȘme, ça lâa fait marrer, Gus, jây ai montrĂ© la carte de la Vache qui rit au-dessus de la cafetiĂšre. Belle et Bonne, la Vache qui rit est la crĂšme de gruyĂšre de luxe ». Et je lui ai dessinĂ© une grosse bite dans la bouche. On sâest marrĂ©s. Donc il sâest forcĂ© Ă regarder. Jâai saisi le matador comme un braquemart et je lâai foutu sur ma braguette. Jâai demandĂ© Ă Gus sâil en avait dĂ©jĂ vu des comme ça. Tâes con ! » quâil mâa dit en rigolant. Coquart, le taulier, il a quittĂ© le bureau du vĂ©to et il est entrĂ© Ă câmoment-lĂ .â TâarrĂȘtes tes conneries toi, tu crois quây a quâça Ă foutre ?â Ouais, on sâdĂ©tend, que jâai rĂ©torquĂ©.â Et toi le bigleux, jette ta biĂšre et va bosser, quâil a dit Ă Gus. Il lui a arrachĂ© sa biĂšre des mains et il lâa vidĂ©e dans le lavabo, cet enculĂ© ! Franchement, ça sâfait des trucs comme ça ? Câest câque jây ai dit.â Ta gueule. Et il sâest tirĂ© en nous disant de nous magner lâcul, que y avait des livraisons et que si on Ă©tait lĂ Ă faire les fiottes, ça sâverrait sur le bulletin dâsalaire. Gus, il a rien dit. Se faire virer au bout dâune semaine, y avait mis une amorce dans la culasse du matador, jâai armĂ©, jâai mis le canon sur le front de la vache, jâai regardĂ© Gus quâĂ©tait tout blanc comme du saindoux et ça a claquĂ©. Elle sâest arrĂȘtĂ©e de meugler net quand la tige lui a trouĂ© lâcrĂąne. Le sang est sorti du trou et jâai enfoncĂ© le cylindre de coton dedans. La garniture de la mort » quâil a dit, Jiji. Il a ouvert la grande barriĂšre latĂ©rale de la cage et la vache sâest Ă©croulĂ©e sur son flanc.â Tu vois, ça va vite, que jâai dit Ă Gus.â Ouais Ă©tait encore sous le choc. Mais il fallait quâil sây fasse. Moi aussi, au dĂ©but, ça mâlaissait tout blanc. Câest honteux de lâdire ? Jây ai filĂ© ma biĂšre. Jiji a crochetĂ© le jarret arriĂšre gauche de la bĂȘte et lâa fait monter au bout dâla chaĂźne au-dessus de lâĂ©vacuation. Jâai dit Ă Gus Allez, câest ton tour aujourdâhui » en lui donnant le couteau. Jây ai fait un clin dâĆil de confiance, quâil Ă©tait en train de tĂąter lâterrain et que dans quelques jours, il bosserait comme un chef. Il a bu un gorgeon dâbibine et il a regardĂ© la gorge de la bĂȘte.â Bon alors, je tranche ici, Ben ?â Ouais, tu tranches carrĂ©ment dâune joue Ă lâautre, on sâen fout, ensuite, la tĂȘte, on la met aux cosmĂ©tiques.â Bon alors, jây vais, il se fendait la gueule. Il Ă©tait dĂ©jĂ bourrĂ© Ă 7 heures du matâ. Gus a tranchĂ© la gorge comme il faut. Ăa a giclĂ© sur ses bottes et on a laissĂ© la bĂȘte se vider. Ensuite on lâa fait avancer jusquâĂ lâarrache-cuir, on lui a sectionnĂ© les trois jarrets qui se balançaient avec la scie circulaire et on lui a tirĂ© sur la chemise de nuit. Jâai fait le casi une ouverture Ă la scie-thorax et les boyaux sont descendus dans le container. Gus a fait le tri. Les sabots et la tĂȘte dans les wagons n°3 maquillage et bombecs de gamins et les boyaux dans les wagons MRS. Ce quây a dans les MRS, câest brĂ»lĂ© cause que câest dangereux. Mais vu que câest lâmĂȘme camion qui vient chercher les MRS et les n°3, moi, jâme demande oĂč ça va, question vache folle. Gus sâest bien dĂ©merdĂ© avec la scie-colonne, il a tranchĂ© la bĂȘte en deux comme sâil avait fait ça toute sa vie, un vrai vĂ©tĂ©ran. Jiji a mis les abats dans le frigo. Jâai accrochĂ© les deux moitiĂ©s Ă la balance. Le vĂ©to a notĂ© les Ă©lĂ©ments de charge sur son cahier et jâai fait glisser les 600 kilos de bidoche dans la chambre de stockage, en attente du dĂ©bitage. LĂ -dessus, on sâest rincĂ© les bottes et lâgosier en allant boire un godet dans les vestiaires. Il Ă©tait content, le Gus. Jiji avait son sourire figĂ© comme dâhab. On sâest servi un tit blanc sec dans un grand verre. Gus regardait la carte de Tahiti avec un cul tout noir dessus. CâĂ©tait une carte dâOliv, le gars quâavait bossĂ© ici avant Gus. Un tueur. Il sâĂ©tait tirĂ© un soir, tout son salaire dans un billet dâavion et il Ă©tait jamais revenu. Ă câquâil dit, il sâfait les couilles en or Gus et moi, on est devenus vraiment comme des frĂšres. Avec les trois autres de la boĂźte, câĂ©tait diffĂ©rent. Dâabord, on avait des horaires dĂ©calĂ©s et eux, câquâils voulaient, câĂ©tait terminer dans un abattoir industriel, lĂ oĂč on tue huit cents moutons tous les jours de la semaine. Et ils lĂ©chaient le cul Ă Coquart. Alors jâleur causais mitigĂ©. Ils allaient mĂȘme boire avec lui Ă la Rotonde, le troquet des les trois, on allait boire chez Fabienne. Le samedi soir, on allait chez DĂ©dĂ©, une boĂźte oĂč on levait des greluches fastoche vu quâelles Ă©taient lĂ dans lâintention de sâfaire lever, avec les trois quarts des nichons sur le zinc. Y avait des lumiĂšres oranges et bleues et dâla musique. On draguait Ă mort, ça marchait Ă chaque fois. Vers minuit, on sâtirait avec chacun une gonzesse sous le bras, en rigolant. Le lundi, câĂ©tait bilan dĂ©taillĂ©. Comme on bossait de 6 Ă 13 heures, on sâest habituĂ©s Ă dĂ©jeuner ensemble sur la table des vestiaires. On bouffait du sauciflard et du clacos avec un verre de rouge, tranquilles, et on allait sârincer au blanc chez Fabienne. Des fois, vers 3 heures, on allait sortir de la friture au bord de lâArnon. La belle vie quoi. Jiji balançait sa ligne dans la flotte et il sâendormait recta. Quand jâle rĂ©veillais Ă 7 heures, il ronflait comme un devenu moins marrant quand Coquart sâest mis Ă faire chier Gus. Il avait dĂ©cidĂ© de lui en faire baver, ce connard. Un matin, jâĂ©tais en train dâenfiler ma cotte blanche et Jiji de sâenfiler un canon. Y avait une sale odeur de bidoche avariĂ©e. On sâest demandĂ© câqui chlinguait comme ça. Dans un abattoir, câĂ©tait anormal. Y a une odeur, bien sĂ»r, le sang, la mort, tout câquâon veut, mais ça sent la viande fraĂźche. Soudain, y a Gus qui sâmet Ă gueuler comme un cochon et Ă secouer sa jambe. Y avait un bout de barbaque verte au fond. Sur ce, Coquart arrive en gueulant.â Quâest-ce que câest que câbordel dĂšs le matin ?!Il regarde Gus dâun sale Ćil. â Câest toi qui gueules comme ça ? Tâes barzingue ou quoi ! Viens voir ici, quâil lui demande en tournant les talons. Gus vide sa botte dans la corbeille, fourre son maillochon dedans et suit lâtaulier jusquâĂ la salle de dĂ©bitage.â HĂ©, mollo mon frĂšre, tâes aux ordres ou quoi ? que jây dis doucement.â Jâvais voir ce quâil veut, Ben, je reviens. Lâautre lâattendait avec un couteau Ă la main, couvert de sang.â Câest quoi cette merde ?â Comment ça ?â Quoi comment ça, chiure de merde ! Tu sais quâfaut nettoyer lâmatĂ©riel quand on sâen est servi ?â Jâen sais rien moi, jâai fait que vider hierâŠâ Quâest-ce tu veux quâça mâfoute !Coquart lui gueulait dessus, jâai cru quâil allait lâĂ©gorger. Il a agrafĂ© Gus au colback et lui a mis la lame du couteau sur la gorge. â Ici, on fait gaffe au matĂ©riel, OK ?â Câest bon, on va nettoyer, quâjâai dit en arrivant.â Toi ta gueule ! Vous bossez comme des truies. Ici, les truies, on les tue. OK ?Il avait dit ça calmement, avec un sourire de con qui donne une leçon. Faut dire que jâavais trente kilos dâavance sur lui. Il a montrĂ© Gus du doigt. â Câest toi qui fais le matador aujourdâhui. Je te regarderai faire du bureau du vĂ©to. Tâas intĂ©rĂȘt Ă faire ça comme il faut. Il sâest tirĂ© en balançant lâcouteau sur le banchet, la table oĂč on saigne les agneaux. Il a dit quâon lui faisait honte. Je savais bien que Gus dĂ©testait le matador. Ăa lui faisait froid dans lâdos dâĂȘtre Ă vingt centimĂštres de la vache et de voir ses grands yeux ronds affolĂ©s. Mais Coquart avait vraiment les moyens de lâfaire chier Ă mort changement dâhoraires, livraisons nocturnes, mutation Ă lâusine dâĂ©quarrissage⊠et ça, quand on y a jamais Ă©tĂ©, on sait rien. Câest lĂ quâarrivent toutes les bĂȘtes mortes de la rĂ©gion, les fermentĂ©es, les malades, les blessĂ©es quâont crevĂ© dans un coin une semaine avant quâelles sont dĂ©jĂ toutes grouillantes dâasticots. Dans cette usine, câest les bottes dans les bloches toute la journĂ©e. Les mecs lĂ -bas, soit ils se barrent au chomdu, soit ils deviennent dingues jusquâĂ faire des batailles de boyaux. Le boulot carrĂ©ment dĂ©gueulasse. Les gars, ils se lavent une fois tous les mois. Lâodeur est rentrĂ©e dans leur chair. Ce quâil y a dâavariĂ©, ils le brĂ»lent. Avec le reste, ils font de la farine, de la gĂ©latine ou de la graisse Ă maquillage. Quand jâvois les gonzesses qui sâtartinent la figure avec un mĂ©lange de vache et de cochon bouillis, vaut mieux leur bĂ©coter les fesses. Jâai vu cet enfoirĂ© dâCoquart qui matait Gus Ă travers la vitre du bureau alors quâune bĂȘte entrait dans la cage. Il avait un air de vicelard comme jâavais jamais vu. Il rigolait avec le vĂ©to, ce gros connard en blouse blanche et moustache, un nain, tout mou, on lui aurait cognĂ© dans lâbide, les doigts seraient ressortis dans lâdos. La vache sâest fait relever la tĂȘte dans la mentonniĂšre. Elle Ă©tait calme. Gus est montĂ© sur la galerie. Ses doigts ont commencĂ© Ă trembler.â Allez, tâen as rien Ă foutre de câmerdeux, vas-y. Il a saisi le matador et une amorce. Il a tournĂ© lâengin dans tous les sens, il avait comme un trou de mĂ©moire. Il a mis lâamorce entre ses dents, il a essayĂ© dâouvrir le bloc de culasse. Il sâemmĂȘlait les salsifis, lâfrangin, jâavais mal en lâregardant. Jiji caressait le cou dâla vache en lui disant Ăa va aller ma belle ».â Quâest-ce quâil fout nom de Dieu ?Il a enfin rĂ©ussi Ă caler lâamorce. â Câest comme ça, Ben ?â Mais oui, vas-y maintenant. Il a refermĂ© dâun geste sec. Ăa sâest rouvert. Il a refermĂ© encore et il mâa regardĂ©. Quâest-ce quâil a foutu avec ses doigts ? Jâen sais rien. Il a dĂ» en mettre un sur le bouton sans faire attention, ça lui a Ă©clatĂ© dans les mains. Fallait tout recommencer. Les deux enfoirĂ©s lĂ -bas dans leur bocal, on les entendait glousser. Jiji et moi, on nâavait quâune envie, aller leur dĂ©foncer leurs sales gueules et sâbarrer boire un godet. Gus a calĂ© une seconde amorce. Cette fois, ça a marchĂ©. Il a avancĂ© le canon vers le front dâla vache, les yeux Ă moitiĂ© fermĂ©s et il lâa mis au milieu. Il tremblait des mains, des jambes, des lĂšvres. Il me regardait.â Câest bon lĂ ? Quâest-ce que jâfais, Ben ?â Tu tires, bordel ! que jây ai dit doucement en serrant les cul oui ! Il essayait dâenfoncer le dĂ©clencheur. Il dĂ©tournait sa figure tordue de grimaces.â Jâarrive Ă rien, Ben !â Il est en train de merder, quâa dit Jiji. Comme un manche, le Gus. Il savait que lâtaulier Ă©tait en train de lâmater et ça lâtĂ©tanisait. Les deux enculĂ©s Ă©taient morts de rire.â Magne-toi le cul, bordel ! Tu vas laisser la vache comme ça jusquâĂ NoĂ«l ?Gus sâest mis Ă gĂ©mir et Ă trembler comme un vieux terrorisĂ© et ça a carrĂ©ment merdĂ©. Le matador a glissĂ© vers lâĆil de la bestiole, Gus regardait rien du tout de câquâil Ă©tait en train dâfaire, il cognait dâla botte sur la galerie et la tige est sortie. LâĆil de la bĂȘte a Ă©clatĂ© et elle sâest mise Ă hurler et Ă hurler. Jiji, il savait que dire Bordel le con ! » Jâai sautĂ© sur la galerie. Gus gigotait dans tous les sens, il gueulait quâil voulait faire autre chose que tueur. Jây ai foutu une baffe, ça lui a calmĂ© sa crise, il a lĂąchĂ© le matador. Coquart est arrivĂ© en courant, il a escaladĂ© derriĂšre Gus, il a ramassĂ© lâarme. Jâai Ă©tĂ© obligĂ© de sauter Ă terre, Ă trois sur la galerie, câĂ©tait dangereux. Coquart a brandi le matador devant la tronche de Gus et il lui a dit dâune voix calme â Bien. Je vais te montrer comment on fait. La vache hurlait dans sa bave, ses sabots glissaient sur le mĂ©tal de la cage.â Tu tiens une amorce entre les deux doigts, tu la cases ici et tu refermes trĂšs vite, Coquart a serrĂ© Gus Ă la gorge, il a mis le canon sur son front et il a braillĂ© comme un dĂ©gĂ©nĂ©rĂ© â Et tu lui tires dans la gueule, fiotte de merde ! Tu lui dĂ©fonces sa gueule ! OK ! OK ! OK !â OK, câest bon, quâjâai criĂ©.â Comme ça, quâil a dit en mettant le canon sur le crĂąne de la vache Ă©borgnĂ©e, sans lĂącher Gus du regard. CLAACH !La vache est tombĂ©e. Gus, il sâen est mangĂ© des tonnes comme ça. Jusquâau jour oĂč Coquart lui a changĂ© ses horaires. Le Gus sâest retrouvĂ© avec les autres cons et lĂ , il en a bavĂ©. Vraiment. Un jour, je lâai retrouvĂ© chez Fabienne. Il chialait comme un veau dans sa biĂšre. Il avait du mal Ă dire. â Ils mâont mis la main dessus⊠mâont foutu⊠ils mâont⊠foutu la gueule dans les boyaux⊠zâĂ©taient deux Ă mâtenir⊠jâĂ©touffais⊠tu vois ?.. Ă©touffé⊠mâtenaient la tĂȘte dans les boyaux⊠lâautre⊠câtâenculé⊠à deux quâils mâtenaient⊠rien fait⊠lâautre salaud de taulier⊠lâĂ©tait derriĂšre⊠lâavait le matador⊠il mâa⊠baissĂ© le froc⊠jâavais la trouille quâil tireâŠLe lendemain, je suis entrĂ© dans le bureau Ă Coquart. â Faudrait que Gus, il revienne aux horaires du matin.â Comment ?â Gus, ça serait mieux quâil soille du matin.â Ah ouais ?â Ouais. Coquart sâest levĂ© et sâest avancĂ© vers moi.â Y a un truc qui dĂ©conne ?â Non. Je dis seulement que Gus, il va revenir bosser le matin. Câest tout.â Et câest toi quâas dĂ©cidĂ© ça tout seul ?â Ouais.â Tâas envie de dĂ©fendre ta jolie fiotte ?Jâai serrĂ© Coquart Ă la gorge, je lâai soulevĂ© et je lâai collĂ© au mur.â Ăcoute sac Ă merde. DorĂ©navant, Gus travaille avec moi. Et si tu tâavises de lui faire une crasse, je te fais bouffer tes couilles. OK ?Jâai serrĂ© jusquâĂ ce quâil devienne tout rouge. Il a commencĂ© Ă tirer la langue. Je lâai laissĂ© tomber avant quâil tourne de lâĆil. Il nous a lĂąchĂ© les baskets un bon moment. Il sâla bouclait, le taulier. On bossait normal, cool comme on dit. On bouffait Ă midi car ça lâfaisait chier, on se cuitait comme il faut, on faisait lâmĂ©nage en zigzag et on finissait chez Fabienne. Gus mâa remerciĂ© tous les jours de lui avoir sauvĂ© la vie. Il avait la rage. Il regardait Coquart avec une sale envie de lui dĂ©foncer la face. Lâautre salaud, il disait rien, il souriait, il chuchotait dans lâoreille du vĂ©to, on aurait dit quâils manigançaient un truc mais bon, rien. Jâai initiĂ© Gus au dĂ©bitage des cochons. Tailler des morceaux, Gus disait que câĂ©tait le moins chiant. Because la bĂȘte a Ă©tĂ© saignĂ©e, vidĂ©e et quâelle a refroidi ; lâodeur de mort et le regard creux lâont quittĂ©e. La lame du couteau glisse bien entre les cĂŽtes. Il suffit de faire les morceaux et dâles distribuer dans les caisses de a Ă©tĂ© tranquilles une bonne dizaine de jours. JusquâĂ ce fameux vendredi, le 17 mai dernier. Ăa fait six mois maintenant. Il faisait une chaleur Ă crever. On avait tuĂ© cinq cochons en trois heures. Gus Ă©tait mort. Jiji et moi, on tenait mieux la distance mais on sâĂ©tait biturĂ©s la veille au soir et jâavais lĂ©gĂšrement mal aux cheveux. Avant de faire le mĂ©nage, on a Ă©tĂ© bouffer. Jiji, quâĂ©tait au radar, faut bien lâdire, il a emmenĂ© son casse-dalle et il sâest barrĂ© chez Fabienne. Avec Gus, on sâest grignotĂ© des restes et sifflĂ© une bouteille de rouge. Jây ai dit que lâsoir, sâil voulait bien, on irait sâdĂ©tendre chez DĂ©dĂ©. Il Ă©tait dâaccord. Vers midi et demie, on a fait lâmĂ©nage en vitesse, rien Ă foutre. Jâai arrosĂ© et raclĂ© le sol en songeant Ă la tite greluche que jâallais caresser lâsoir. Gus a frottĂ© lâbanchet et nettoyĂ© les outils avec sa greluche Ă lui. On en avait ras-le-cul dâla semaine. Quand y a la canicule, câest crevant. Les bĂȘtes suent en attendant dans les logettes, ça sent le sang et le reste, galĂšre. Le mĂ©nage fini, on a Ă©tĂ© se changer dans les vestiaires en longeant le bureau du vĂ©to. Ce Coquart de mes couilles, il Ă©tait tout seul sur ses livres de calcul, il nous a matĂ©s comme si quâil nous en voulait quâon sâbarre en week-end. Jâme suis foutu dâsa gueule, gentiment, juste assez, avec un signe de tĂȘte, un clin dâĆil. Jâen avais rien Ă foutre. Finalement, le vrai taulier, le boss des abattoirs communaux, câĂ©tait le maire. Câest lui quâembauchait. Coquart, câĂ©tait quâun salariĂ© qui jouait au dirlo, un merdeux. Je buvais un godet en attendant Gus quâĂ©tait en train de chercher son futal dans son casier. Il Ă©tait en slibard, dos Ă lâentrĂ©e. Jâai vu la lourde sâouvrir. Coquart Ă©tait lĂ , debout, avec son sourire dĂ©gueulasse. Il tenait un grand seau de sang de cochon Ă la main.â HĂ©, la fiotte ! Je voulais te souhaiter un bon week-end. Gus sâest retournĂ©, Hein ? », et il a reçu dix litres de sang dans la tronche. Il est quasiment tombĂ© dans son casier en suffoquant. Il essayait de sâessuyer les yeux mais il en Ă©tait tellement barbouillĂ© quâil y voyait que dalle. Coquart Ă©tait mort de rire. Jâai regardĂ© Gus tout rouge de la tĂȘte aux chevilles, dĂ©goulinant de cette dĂ©gueulasserie visqueuse. Il a gueulĂ© un cri aigu et il a foncĂ© tĂȘte baissĂ©e dans lâbide Ă Coquart. Comme un bĂ©lier Ă deux tĂȘtes, ils ont dĂ©foncĂ© la lourde dâentrĂ©e et ils ont roulĂ© sur le bitume de la cour, accrochĂ©s lâun Ă lâautre. Gus lui a cognĂ© dessus de toutes ses forces, ses mandales lui ont mis la gueule en sang. Il lâa relevĂ© et lâa balancĂ© dans les vestiaires. Coquart sâest affalĂ© la gueule dans la flaque rouge. Jâsuis montĂ© sur ma chaise. Faut dire que les vestiaires faisaient trois mĂštres sur deux et Gus Ă©tait tellement dans tous ses Ă©tats quâil cognait dans tous les sens en hurlant. Jâvoulais rien me recevoir dans la tronche. Jây ai gueulĂ© de sâarrĂȘter, que câĂ©tait bon, quâil Ă©tait sur le carreau. Mais Gus entendait rien. Il lui a fracassĂ© la tĂȘte sur le sol jusquâĂ ce quâelle Ă©clate et dâune main au col et de lâautre Ă la ceinture, il lâa soulevĂ© et il a enfoncĂ© tous les casiers mĂ©talliques avec le crĂąne. Quand tout a Ă©tĂ© bousillĂ©, il lâa lĂąchĂ©, flasque. Coquart Ă©tait dans son jus, la gueule en miettes. Gus soufflait comme un bĆuf. Il mâa regardĂ© dâun Ćil de dingue. Je suis descendu de la chaise. Jâai rien fait sinon je serais mort aussi.â Quâest-ce tâas fait, lĂ ? quâjâai dit tout doucement avec un air gentil.â Hein ?â Bordel, tu lâas butĂ© ?â Comment ?â Oh nom de Dieu !Gus Ă©tait immobile, les bras ballants, avec lâair con du mec qui vient dâfaire une grosse connerie. Moi, je tenais ma tĂȘte Ă deux mains et jâai tout dâsuite vu la flicaille et la taule et quâon Ă©tait tous les deux dans la mĂȘme merde etâŠâ Quâest-ce quâon va faire ?â Hein ?â Bordel, quâest-ce quâon fait maintenant ?!Gus disait rien. â Tu lâas butĂ©, bordel ! Jây ai filĂ© une baffe. Quâil sârĂ©veille. Je lâai secouĂ©, ça mâa foutu du sang sur mes fringues.â Oh ! Tu mâĂ©coutes lĂ ? Tu mâĂ©coutes ? Tu crois que jâvais aller en taule avec toi ? Alors quâest-ce quâon fait maintenant ?â Hein ?â Bon. Bordel⊠Attends, faut sâcalmer, lĂ . Faut sâcalmer. Fous ton cul sur la chaise et arrĂȘte de trembler. Faut rĂ©flĂ©chir. Faut bien rĂ©flĂ©chir, OK ?â OK.â Bon. On est restĂ©s cinq minutes sans rien dire. Ăa marchait Ă deux mille Ă lâheure dans ma tĂȘte.â Dâabord, les flics, sâils tombent sur ce merdier⊠Bon. Donc, faut nettoyer nickel. OK ?â OK.â Tiens-lui les chevilles. Oh ! Quâest-ce tu fous, lĂ ? Aide-moi bordel !On a emmenĂ© Coquart sur le banchet. â Je te dis ce quâon va faire. Tu mâĂ©coutes ? Oh ! Tu mâĂ©coutes ?â Ouais.â Alors. Ăcoute bien. On va tout nettoyer, tu vois ? On va tout nettoyer, ni vu ni connu, OK ?Gus sâest mis Ă chialer. Je lâai baffĂ© encore. â Tu te calmes, dâaccord ? Câest toi qui lâas butĂ© cet enculĂ©, alors tu te calmes sinon jâme casse !â âŠâ Et tâarrĂȘte de mâregarder avec tes yeux de malade ! Aide-moi Ă lui retirer ses fringues. Gus a jetĂ© les fringues Ă Coquart dans une bassine et il a tout fait cramer Ă la jumelle. Moi, jâai tranchĂ© les mains, les mollets et ce qui restait de la tĂȘte. Gus a Ă©teint le chalumeau et il a Ă©tĂ© enfouir câque jâvenais dâdĂ©biter sous les boyaux des bĂȘtes dans les wagons MRS. Ăa irait dans lâincinĂ©rateur le lendemain. Jâai ouvert le taulier en deux et je lâai vidĂ©. Gus me tournait lâdos. Ăa mâa fait une sensation bizarre de tailler dans dâlâhumain. Jâme suis dit que la viande dâhumain ressemble Ă celle du cochon. Avant de commencer Ă faire des morceaux, jâai bien soufflĂ© deux trois fois. Je devais aller vite, sans rĂ©flĂ©chir. Fallait le dĂ©biter et sâarracher. En une heure, Coquart a Ă©tĂ© taillĂ© comme un cochon, en cĂŽtes, en grillades, en jarrets, en filets mignons, en morceaux que jâai distribuĂ©s dans les caisses de livraison. Fallait que ça soit lourd exactement comme avant, alors jâai enlevĂ© lâĂ©quivalent en viande de cochon quâon a mis dans des sacs et quâon a emmenĂ© chez nous. On est restĂ©s une minute devant la viande Ă Coquart dans les caisses. Qui aurait dit que la bidoche des cochons quâon avait zigouillĂ©s le matin Ă©tait bizarre ? Nada. Cette bidoche-lĂ , elle a Ă©tĂ© livrĂ©e le lendemain matin Ă IntermarchĂ©. Jâai vidĂ© les cendres des fringues dans lâĂ©gout et jâai tout fait glisser au jet dâeau. Gus me suivait comme un chien sans collier. On a tout nettoyĂ© Ă fond, la salle de dĂ©bitage, les vestiaires, les casiers, le sol, les bottes, tout. CâĂ©tait nickel Ă la fin. Jâavais les jâtons dâavoir oubliĂ© un truc. Jâai Ă©tĂ© dans lâbureau Ă Coquart. Jâai fauchĂ© sa veste, son larfeuille, son bigo, ses Marlboro, son briquet jaune sans rien toucher dâautre, Ă cause des indices. Jâai tout fait cramer dans la bassine. Nos fringues tĂąchĂ©es, on les a ramenĂ©es dans nos sacs, direction la machine. Jâai tout bien vĂ©rifiĂ© et on sâest tirĂ©s. On a Ă©tĂ© chez Gus. Il sâest douchĂ©, il a fait une lessive, il a mis son sac de bidoche dans le frigo et on a Ă©tĂ© chez moi. Jâai fait la mĂȘme chose. Ensuite, on a emballĂ© nos gaules et on est sâest installĂ©s au mĂȘme endroit que dâhabitude, sur le bord de lâArnon. On Ă©vitait de sâregarder. Jâai accrochĂ© un asticot Ă lâhameçon et jâai jetĂ© la ligne Ă lâeau. JâĂ©tais Ă lâombre, mon cĆur battait doucement. Il faisait quand mĂȘme une chaleur Ă crever, les gens Ă©taient dans les maisons, au frais. Y avait juste un chat au bord de la riviĂšre. Il regardait les feuilles flotter. Jâai jetĂ© les clĂ©s Ă Coquart dans la flotte, lĂ oĂč quâon voit rien, bien dans le fond dâla vase. Les retrouver ? Dans un siĂšcle ou deux ! On sâest rien dit jusquâau soir. Ăa voulait dire quâon dirait jamais rien de câtâhistoire. lendemain, on est arrivĂ©s Ă lâabattoir, comme si de rien nâĂ©tait. Jiji Ă©tait dans les vestiaires en train dâenfiler ses bottes.â HĂ© les gars, regardez câque jâai ramenĂ© ! Dâla vraie goutte de contrebande ! Jâai un ami quâa un alambic non dĂ©clarĂ© dans sa cave. â Câest qui ? que jâdemande.â Un ami. On sâen jette un ? CâĂ©tait avec joie malgrĂ© quâil Ă©tait six heures du matâ. On avait mal dormi. On Ă©tait dĂ©jĂ un brin torchĂ©s quand on sâest mis au boulot et ça nous a aidĂ©s, Gus et moi. Le vĂ©to est arrivĂ©. Il nous a demandĂ© si on avait vu lâchef. Jâai dit non. Jiji a dĂ©connĂ© toute la matinĂ©e avec une tĂȘte de vache quâil se mettait devant la figure en criant Toro ! Toro ! » Gus, il avait du mal Ă Mange ta viande, quâelle mâa dit, la mother. Ăa faisait deux jours que lâdaron sâĂ©tait Ă©vanoui dans la nature. La vieille, elle mangeait rien. Elle fumait et buvait ses canons dârouge en nous regardant. Trisca, elle la mettait en veilleuse. Elle avait la trouille de sârecevoir une beigne.â Mange ta viande que jâte dis ! Et toi aussi bougre dâandouille ! Jâai Ă©tĂ© lâacheter aujourdâhui Ă IntermarchĂ©. Si vous croyez quâelle va aller aux Ă©boueurs ! â Et toi, quâest-ce tu manges ? que jâdis.â Rien du tout. Mange ta nouvelles se faisaient attendre mais les recherches venaient que dâcommencer. Trisca, elle se servait de son couteau comme dâun tournevis. La mother lâa aidĂ©e et moi, elle mâa laissĂ© manger avec les doigts. Jâai grignotĂ© ma cĂŽte en regardant les infos. CâĂ©tait le journal rĂ©gional quâannonçait lâaffaire Coquart. Y avait Bourdachon qui causait au journaliste. Il disait quây avait aucun indice Ă lâheure actuelle mais quâil souhaitait donner des nouvelles de Francis Coquart trĂšs bientĂŽt. Ăa sâvoyait quâil en avait rien Ă cirer. Ma viande, elle Ă©tait rose mais jâai rien dit Ă la vieille, elle se serait vexĂ©e. Ă la maison, la viande, câĂ©tait sacrĂ© car elle venait dâabord de chez Coquart. Toute la ville mangeait de la viande Coquart. Alors les difficiles, ils avaient quâĂ aller au McDo. La bidoche qui sortait de lâabattoir, elle avait rien Ă voir avec celle de la cantine quâavait toujours le mĂȘme goĂ»t et quâon avait du mal Ă trancher avec nos couteaux mĂšre, elle savait bien faire la bouffe. Ce soir-lĂ , vite fait sur le gaz, elle nous a fait frire des allumettes. Ăa va bien avec la cĂŽte, les allumettes. Mais y avait quekâchose dâinhabituel. Monsieur Coquart, il Ă©tait toujours dehors et question ambiance, câĂ©tait moins carnaval quâenterrement. On a mangĂ© en silence devant la tĂ©lĂ© et on a Ă©tĂ© sâ oubliĂ© dâme brosser les dents. Le goĂ»t de la viande mâest restĂ© dans la bouche jusquâĂ câque je mâendorme. Du mĂȘme auteurRomans GĂ©omĂ©trie variable », Fayard, 2006. RĂ©gime sec », Fayard, 2008. La France Tranquille », Fayard, 2011. Dernier DĂ©sir », Fayard, 2014, livre de Poche, 2016."Accidents", PhĂ©bus, dâartiste ProtĂ©geons les hĂ©rissons », monologues, en coll. avec Damien Daufresne photographies, La Diseuse, 2007. Théùtre Un nuage gorgĂ© de pluie ou les dĂ©buts difficiles de Django Reinhardt », in Musiciens en scĂšne de Mozart Ă Gershwin, Retz, 2000. Baguettes et chapeaux pointus », Cache-cache voyelles » et Draculotte et les Charlottes », in PiĂšces poĂ©tiques, Retz, 2002. Ariane ou Naxos-ElĂ©gie », Editions Collodion, Un Festin Nu », Editions Tarabuste, Manger MâAlice », Ska Ă©diteur, 2013 Ă©ditions numĂ©riques ProtĂ©geons les hĂ©rissons », Editions Antidata réédition, 2014. RestaurantsLe Jardin Barbecue ArgelĂšs-sur-Mer. DĂ©couvrez le numĂ©ro de tĂ©lĂ©phone, les avis clients (100), l'adresse, les horaires d'ouverture et les photos du restaurants. Une Ă©tude publiĂ©e dans la revue Science rĂ©vĂšle que les Babyloniens avaient trouvĂ© un moyen de calculer les mouvements de Jupiter, ceci en utilisant la gĂ©omĂ©trie. Si la dĂ©couverte se confirme, ils auraient Ă©tĂ© les premiers Ă effectuer ces calculs, prĂ©cĂ©dant les EuropĂ©ens de ans. Cette tablette n'a l'air de rien et pourtant, elle pourrait réécrire l'histoire des mathĂ©matiques et mĂȘme de l'astronomie. Si l'on pensait depuis longtemps que les scientifiques europĂ©ens Ă©taient les premiers Ă avoir utilisĂ© une technique gĂ©omĂ©trique pour Ă©tudier les astres, ce serait une erreur, selon une nouvelle travaux publiĂ©s dans l'illustre revue Science, suggĂšre que les Babyloniens auraient devancĂ© les EuropĂ©ens de prĂšs de ans. C'est Mathieu Ossendrijver, un professeur en histoire des sciences de l'UniversitĂ© Humboldt de Berlin, qui est Ă l'origine de cette thĂ©orie. Selon elle, ce peuple antique aurait dĂ©veloppĂ© un systĂšme ingĂ©nieux pour Ă©tudier les mouvements de Jupiter entre 350 et 50 avant connaissances gĂ©omĂ©triques, prĂ©mices de l'astronomiePour en arriver lĂ , le professeur a Ă©tudiĂ© des tablettes d'argile prĂ©sentes au British Museum depuis le 19e siĂšcle. Cela faisait des dĂ©cennies que ces objets intriguaient les historiens car ils prĂ©sentaient des calculs que personne ne parvenait Ă dĂ©chiffrer au vu des connaissances sur les Babyloniens. Toutefois, les spĂ©cialistes pressentaient qu'elles traitaient de puzzle ne s'est assemblĂ© que rĂ©cemment quand un collĂšgue de l'historien allemand lui a envoyĂ© des photos d'une tablette qu'il n'avait jamais vue, Ă©galement prĂ©sente au British Museum. En argile sombre, elle prĂ©sentait des caractĂšres cunĂ©iformes assez grossiers. "A dire vrai, cette tablette prĂ©sente une vilaine Ă©criture. C'est inclinĂ© comme si cela avait Ă©tĂ© Ă©crit trĂšs vite. C'est trĂšs abrĂ©gĂ©", a expliquĂ© Ossendrijver repris par LiveScience. MalgrĂ© cela, elle a permis Ă l'historien de faire le lien avec les autres tablettes et dĂ©chiffrer le tout. Selon lui, elle dĂ©montre que les Babyloniens utilisaient non pas des concepts arithmĂ©tiques pour Ă©tudier les astres mais une technique gĂ©omĂ©trique. Plus prĂ©cisĂ©ment, la derniĂšre tablette reprĂ©senterait la vitesse Ă laquelle Jupiter bouge dans l'espace sur une pĂ©riode de 60 jours. Mathieu Ossendrijver pense que la ligne horizontale reprĂ©sente le temps alors que la ligne verticale reprĂ©sente la vitesse. La ligne du haut, quant Ă elle, montre comment la vitesse de Jupiter rĂ©duit avec le temps. En rĂ©alitĂ©, la planĂšte n'est mĂȘme pas mentionnĂ©e dans cette tablette, c'est en recoupant avec les autres que l'historien en est arrivĂ© Ă cette dĂ©couverte qui change l'histoire de l'astronomie"Ăa semble infime pour un profane mais cette gĂ©omĂ©trie est d'un type trĂšs particulier que l'on ne trouve pas ailleurs, par exemple, dans l'astronomie grecque antique", a prĂ©cisĂ© Ossendrijver. "C'est une application en astronomie qui Ă©tait totalement nouvelle. Jusqu'ici tout le monde pensait que les Babyloniens n'utilisaient que des chiffres dans leurs calculs". Avec cette dĂ©couverte, l'historien de Berlin met donc Ă©galement Ă mal les certitudes europĂ©ennes. Longtemps, ce principe a en effet Ă©tĂ© attribuĂ© aux acadĂ©miciens d'Oxford qui, au 14Ăšme siĂšcle, utilisaient de façon plus Ă©toffĂ©e cette mĂȘme technique. Mais le savoir dĂ©veloppĂ© par les Babyloniens n'aurait pas qu'une origine scientifique mais aussi religieuse. Le dieu suprĂȘme de Babylone Ă©tait le dieu Marduk, souvent reprĂ©sentĂ© par la planĂšte Jupiter. Ainsi, l'astronomie allait bien au-delĂ de la simple Ă©tude des astres pour ce peuple. "On pensait que si vous pouviez prĂ©dire le mouvement de Jupiter, vous pouviez aussi prĂ©dire le prix du grain, le temps ou le niveau du fleuve Euphrate", a prĂ©cisĂ© Ossendrijver. C'est Ă©galement Ă cette Ă©poque que sont nĂ©s le zodiaque et l'astrologie. Mardi AzalaĂŻs mettait dans son blog un charmant petit texte plein d'humour dans lequel il Ă©tait question du dernier cheveu de la tĂȘte Ă Mathieu. Une chose en entraĂźnant une autre, et aprĂšs recherche sur internet j'ai retrouvĂ© la chanson Ă©difiante de Michel Polnareff du cheveu de Mathieu et de la dent de Jean.
Vouspouvez mĂ©langer le dĂ©colorant Ă du shampoing et laisser poser le tout 5 Ă 10 minutes sur vos cheveux, cela ne va pas les dĂ©colorer mais simplement ouvrir les Ă©cailles du cheveu et peut-ĂȘtre les Ă©claircir un tout petit peu, juste assez pour permettre Ă la coloration dâaccrocher et de se voir un peu.21fĂ©vr. 2017 - Explorez le tableau « y a qu'un cheveu sur la tĂȘte Ă Mathieu. â«â«âȘâȘ » de hocus pocus, auquel 795 utilisateurs de Pinterest sont abonnĂ©s. Voir plus d'idĂ©es sur le thĂšme cheveux, mathieu, coiffures japonaises. Pinterest. Esplora. Se sono disponibili i risultati del completamento automatico, utilizza i tasti freccia in su e freccia in giĂč per consultarli e Invio